La lumière est puissance, la lumière est pouvoir.
Reflux, flux, lux.
Rasante au crépuscule de l'année, elle adoucit tout de son éclat amoindri, ses rayons feutrés dans l’an qui s’éteint.
Sainte-Lucie couronnée de bougies en Suède, Shab-e Yaldā victorieuse de l’obscurité en Iran, Dongzhi en Chine où la chaleur du Yang reprend le dessus sur le Ying, les divinités de la lumière s’apprêtent à traverser la nuit la plus longue.
Ses rayons filent vers le miroitement des fêtes et, tapie dans leur apparât scintillant, elle se fond en eux pour clore l’année et rejaillir neuve, d’une impétuosité vierge.
Voici venir la flamme nouvelle
Lumen, Numen
Invitée à investir la Vieille Chapelle avec pour mission d’y mettre en exergue l’âme du lieu, Laure Provost y a convoqué la mer, en toute simplicité. Intitulée « Mère we sea », dans son exposition la plasticienne se fait griot du quartier et y fait parler les ancêtres, murmurer les légendes, chanter les enfants et voguer la mémoire toutes voiles dehors.
Elle déploie une installation monumentale, l’esprit charnel et vibrant du quartier, la mer nourricière et maternante, qu’elle fait flotter au cœur battant du Panier, dans l’ancienne sacristie de la Vieille Charité.
Caravelle de souvenirs et de témoignages, son œuvre fait affleurer le reflet vibrant des mémoires multiples des habitants du quartier avec pour dialecte commun la mer, omniprésente et enveloppante ;
les installations d’inspirations marines sont accompagnées d’enregistrements. Et l’installation navigue ainsi sous le vent des témoignages des habitants du quartier et des voix d’enfants.
Une odyssée poétique qui gonfle les ailes de l’imaginaire pour longtemps.
La Chapelle du Centre de la Vieille Charité, 13002 Marseille
Jusqu'au 11 janvier 2026.
Reiffers Initiatives offre un canvas à la mesure de l’invité qu’elle s’est choisi pour célébrer les 5 ans de son programme Reiffers Mentorship : la totalité de sa façade comme toile à Daniel Buren.
La Fondation et le plasticien partagent l’amour de l’art démocratique, celui qui essaime dans la ville et se fond dans le paysage urbain, devenant la propriété de ceux qui tout simplement le regardent.
Rue des Acacias, dans le 17ᵉ arrondissement, l’artiste a fait courir ses célèbres rayures — un clin d’œil lancé quarante ans après les « Colonnes » du Palais-Royal, comme une résonance de son empreinte graphique dans la ville.
Des rayures pour mieux butiner la rue des Acacias, où l’on entend déjà bourdonner les essaims de curieux..
Magistral !
La Fondation Bullukian invite Prune Noury à déployer son univers sensible le temps d’une d’un chapitre avec « Empreintes ».
Narratrice de l’intime Prune Noury convoque avec délicatesse les ressorts de sa vie intérieure et les profonds changements induits par son cancer et sa rémission.
Articulée autour de la maladie, de la résilience et de l’altérité son travail offre des sculptures à apprivoiser par le toucher, un dialogue par ce sens primordial dans l’alphabet du soin et de la guérison.
On caresse, cajole, étreint et effleure sans entrave et nos doigts y suivent le chemin de tissus cicatriciels non-dits, ils y trouvent une altérité troublante et y ressentent.
Les couleurs sont tranchées, sans nuances comme un midi sans ombres, les sculptures s’offrent dans la nudité crue et sans fards d’un blanc, pur, immaculé et qui éclabousse de sa netteté clinique.
Puis le noir, total absolu, une simple corde guide dans l’obscurité la plus totale, une immersion littérale dans le monde des malvoyants où encore une fois seule le toucher relie aux œuvres.
Les effets secondaires de la chimiothérapie ont amené Prune à une réflexion profonde sur le sens du toucher, qu’elle risquait de perdre au cours de son traitement.
Avec ces jeux de matière, d’exploration sensorielle radicale et déroute elle propose une catharsis salutaire
Empreintes
Fondation Bullukian, Lyon 2.
Du 18 septembre au 27 décembre.
Gratuit.
En anglais le terme « silver lining » désigne le liserai de lumière qui transparait même au travers du plus noir des orages, le fil même infime de clarté qui traverse le plus dense des nuages.
C’est autour de ce faisceau têtu, de cet éclat toujours plus fort que l’ombre qu’est né le fil d’intériORités.
Sauf que la lumière vient ici de l’intérieur,
Celle de la matière,
Celles des artistes
🔅 La Consigne propose sa sélection d'Artistes avec pour fil conducteur la lumière telle qu'ils la capturent dans la matière.
🔅 IntériORités : les trésORs de la lumière dans la matière
🔅 6 artistes / 6 chemins lumineux
Jusqu'au 12 avril8 rue Bochart de Saron 75009 Paris
De 11h à 19h ( et rendez-vous si besoin)
Du mardi au dimanche

À quelques foulées de la Bastille se cache un des trésors du patrimoine, les ateliers de Rémy Garnier, bronzier d'Art. La maison occupe toujours la même adresse qui abrita la créativité visionnaire de son fondateur éponyme, le bourguignon qui fut l'un des inventeurs de la crémone.
La Consigne a été invitée la semaine dernière par NEWH (Collectif NEWH acronyme de Network of Executive Women in Hospitaly, créé en 1984 aux États-Unis c'est un réseau qui propose collaboration et de formation dans le cadre de l'industrie hôtelière et qui étend son influence brillamment en Europe) à découvrir cette parenthèse d’enchantement, d’Histoire et d’excellence.
Le monde des crémones s’est ouvert, tel un univers insoupçonné de délicatesse et de rêves. On découvre ces ornements sous un nouvel œil et dans une déclinaison qui paraît infinie, chérubin, nymphe se recoiffant, serpent enserrant le montant, gardienne d’épée médiévale, la créativité semble sans limite, le seul métronome est un savoir-faire de précision, ciselé dans la recherche de la perfection.
Chaque pièce, luminaire ou crémone, saisit dans son univers et exalte admiration et rêveries en même temps.
Un temps suspendu au cœur même de la perfection.
Chiharu Shiota, artiste conteuse-tisserande de poésie élance ses nuées arachnéennes sous une partie du Grand Palais depuis le début du mois de décembre avec une exposition intitulée « the soul trembles ».
Ses installations monumentales, à la hauteur du monument qui les abrite, déroulent ses emblématiques fils de soie sur un parcours de 1200 m2 proposant des œuvres comme des tableaux d’émotions successifs à traverser.
Arche, cocon, volutes ou encore tourbillons, les œuvres de l’artiste japonaise nous offrent un ballet où précision et confusion s’harmonisent à la perfection et dont l’onirisme reste le point d’orgue.
Celle qui dit « peindre en trois dimensions » nous projette dans son univers qui questionne, avec une candeur désinvolte, la complexité des liens humains, réseaux intimes, entre délicatesse, distance, liens ténus et solitude.
Ce travail titanesque a pris 10 jours de tissages et de broderies à installer et offre une expérience immersive unique au cœur du travail organique et sensible de Chiharu Shiota.
Une grâce et une poésie comme seule la magicienne japonaise sait les concocter.
« The soul trembles » Chiharu Shiota
Jusqu’au 19 mars 2025
Grand Palais • 3 Avenue du Général Eisenhower • 75008 Paris
Chaque nouvelle année engendre son reflux de résolutions, de vœux pieux et d’amendements censés élargir l’horizon et l’élaguer de ses nuages pour promettre l’avenir en panorama, celui qui s’écrit avec un grand A.
La révolution planétaire devrait forcément en appeler à d’autres qui mèneraient enfin au supposé chemin de la félicité.
Quitte à être ambitieux, autant se jeter dans l’Opus Magnum, le Grand Œuvre, pas pour en retirer de l’or, tintant et matériel mais comme quête.
La pierre philosophale peut-être s’égrène-t-elle plutôt qu’elle ne se trouve ; dans nos petites joies quotidiennes, celles qui n’existent que dans nos soliloques et à travers nos sens.
La lumière d’hiver entre les branches nues, l’éclat dans l’œil avant le rire, la caresse d’une matière contre la peau, la rugosité douce d’une écorce sous la paume.
Et si l’éternité était contenue dans l’infinité de l’instant.
Le monde actuel nous servant l’œuvre au noir, le Grand Œuvre en nous est peut-être la seule transformation.
Devenons infini et Or vivant, un Grand Œuvre qui respire.
La Consigne
Jeanne Vicerial, artiste-couturière, chercheuse et designeuse crée des « tricotissages » féminins, mi-corps, mi-sculpture, tricotage organique de structures presque vivantes sorties du tissage.
Invitée à faire un pas de deux avec l’univers de Pierre Soulages, l’artiste propose un exceptionnel dialogue posthume avec le maître de l’outrenoir au Vieux Musée de Nîmes.
Le peintre ayant été une immense source d’inspiration dans son cheminement artistique, c’est avec un travail d’une précision chirurgicale que la plasticienne incline sa révérence à Pierre Soulages en installant quatre œuvres monumentales dans la ville où il est décédé l’année dernière.
Une vertigineuse et minutieuse obscurité.
« Avant de voir le jour »
Jeanne Vicérial x Pierre Soulages
Jusqu’au 24 novembre 2024
Musée du vieux Nimes
Alice Fournier joaillère contemporaine de talent crée à partir des pierres, passionnée de gemmologie ce sont ces dernières qui l’inspirent.
Elle choisit des pierres d’exception et fait des assemblages audacieux et poétique.
Elle plie son exigence et son savoir-faire précis à une fantaisie qui lui est propre qu’elle nourrit de ses voyages, de la lumière ou même de rêveries, avec toujours la passion pour la gemmologie en trame de fond.
Ses créations sont des rencontres et un ballet délicat et précieux entre les pierres et elle… puis celles et ceux qui vont les adopter.
À l’occasion de sa nouvelle collection « Fidji », Alice Fournier invite La Consigne à faire un pas de deux entre l’Art et la joaillerie pour son premier pop-up parisien.
La Consigne se prête au métronome de la jeune joaillère Franco-Suisse du 21 au 26 octobre.
Venez nous rencontrer !
Alice Fournier x La Consigne
13 rue Mazarine
Du 21 au 26 octobre